Gael adore le regarder pendant qu’il lui fait du bien. Il adore voir chacune de ses expressions, la manière dont il mord sa lèvre jusqu’à ce qu’elle devienne écarlate sous ses dents, comment chacun de ses muscles se bande sous le plaisir, la façon dont son dos se creuse, la beauté de son corps perdu dans un plaisir qu’il ne maîtrise pas. Dont Gael est le seul maître. Il est amoureux, il a l’impression d’exister pour quelque chose quand il réussit à rendre son double ainsi. Il a l’impression d’être là uniquement pour lui, rien que pour lui, que son existence a pour unique but de le rendre heureux. Et c’est là, quand Alexis soupire son prénom entre deux gémissements, qu’il sait qu’il a atteint son but. Le plus jeune est essoufflé quand ses je t’aime s’échappent de ses lèvres, il tremble un peu quand sa main attrape le poignet de Gael, mais son regard ne vacille pas lorsqu’il le plante dans le sien. C’est peut-être ça qui enclenche les montagnes russes dans le ventre de Gael, la puissance que ses yeux pourtant identiques aux siens lui transmettent, cette assurance, cette vague d’émotions qui le traversent. Faire l’amour à Alexis, c’est pour Gael se sentir tour à tour l’homme le plus puissant de l’univers et l’être insignifiant au milieu d’une tempête d’amour emportant tout sur son passage. Faire l’amour à Alexis, c’est à la fois se sentir grand et petit, c’est un paradoxe que seule peut offrir la force de ce qui les lie.
Il sent sous lui Alexis complètement donné, offert, prêt, alors il retire ses doigts, se penche quelques secondes pour frôler ses lèvres des siennes et lui sourit. En redressant son dos, ses mains caressent encore les cuisses autour de ses hanches, d’une façon douce mais qui, en devenant plus rapide, prend un peu en brutalité. Qu’importe, il sait qu’Alexis l’aime comme ça, quand Gael commence à perdre patience et à laisser son désir brut prendre le dessus. Il l’aime sans fioritures, Gael, il l’aime parce que c’est la première chose qu’il a ressenti à ses côtés, il l’aime depuis qu’il est venu au monde et même avant. Il l’aimait avant même d’apprendre comment, il l’aimait avant de pouvoir savoir ce que c’était. Alors, les formes, il s’en passe souvent. Il n’en adopte que certaines pour son confort à lui, parce que Gael n’en a pas besoin. Il tire un peu ses cuisses, les relève, fait absolument tout ce qui lui chante parce qu’Alexis le laisse tout faire sans aucune limite. Il abandonne une main sur son ventre, le griffe, la fait tomber sur sa hanche et puis enfin se glisse en lui. Il ferme les yeux. Gael sent sa respiration qui se coupe quelques secondes, son cœur qui s’emballe encore, contradictoire avec cette sensation de calme qui s’empare de tout son être. L’une de ses mains trouve sa prise sur sa hanche, et l’autre sur la cuisse qu’il presse contre lui et dans laquelle ses doigts s’enfoncent légèrement. Il met un peu de temps à bouger, pour s’habituer à cette sensation, pour qu’Alexis s’habitue aussi et pour qu’il le réclame encore. Mais quand il fait rouler ses reins, il rouvre les yeux pour les fixer sur le visage de son double et ne plus le quitter.
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